La Chronique Culturelle de Claire Laurin- Exposition Turner au Musée Jacquemart-André
LA CHRONIQUE CULTURELLE DE CLAIRE LAURIN
Le musée Jacquemart-André présente, en collaboration avec la Tate, Royaume-Uni, une rétrospective de Joseph Mallord William Turner. Incontestablement le plus grand représentant de l’âge d’or de l’aquarelle anglaise !
Rares sont les occasions de voyager en ce moment alors j’ai « presque » la solution pour vous !
Qui ne rêverait pas de s’évader sur les rives miroitantes du Léman, de goûter le calme de la lagune vénitienne désertée par les touristes ou d’embarquer sur la Seine à Jumièges pour une fête galante digne de Watteau ? Turner nous y invite à travers ses éblouissantes aquarelles réunies au musée Jacquemart-André à Paris…
Ici, nous allons revivre la fabuleuse aventure artistique de ce coloriste prodigieux et visionnaire qu’était Turner.
Évidemment toutes les conditions sont réunies pour passer « un agréable moment » à l’image de notre artiste, mais je vais vous donner 5 bonnes raisons pour lesquelles il fait absolument aller voir cette exposition. Les voici :
L’AQUARELLE
Si ses huiles ont fait sa notoriété de son vivant, Turner gardait ses délicates aquarelles pour lui. « Cachotier ».
On les redécouvre aujourd’hui, au musée Jacquemart-André, grâce aux prêts exceptionnels de la Tate, Royaume-Uni, qui abrite la plus grande collection de Turner au monde ! Le musée Jacquemart-André accueille une exposition de 60 aquarelles et quelque 10 peintures à l’huile, dont certaines n’ont jamais été présentées en France.
Au total, après la mort de l’artiste, la nation britannique en 1856 reçoit un legs immense comprenant une centaine de peintures à l’huile, des études inachevées et des ébauches, ainsi que des milliers d’œuvres sur papier : aquarelles, dessins et carnets de croquis.
L’écrivain John Ruskin, l’un des premiers à avoir étudié l’ensemble de ce legs, observa que Turner avait réalisé la plupart de ces œuvres « pour son propre plaisir ». Aujourd’hui conservé à la Tate Britain, ce fonds révèle toute la modernité de ce grand peintre romantique. L’exposition dévoile une partie de ce fonds intime qui offre des points de vue uniques sur l’esprit, l’imagination et la pratique privée de Turner.
LA SCENOGRAPHIE
Un parcours qui nous révèle clairement le génie de Turner et son évolution !
Ici, nous allons revivre la fabuleuse aventure artistique de ce coloriste prodigieux et visionnaire qu’était Turner. Du jeune peintre autodidacte fasciné par Rembrandt et Poussin, à l’artiste audacieux à la technique exceptionnelle guidé par l’observation aigüe du monde qui l’entoure.
Cette monographie évoque le jeune Turner, issu d’un milieu modeste. D’abord autodidacte, il travaille chez un architecte, prend des cours de perspective et de topographie, puis entre à l’école de la Royal Academy à l’âge de quatorze ans. « Petit Géni quand même ». Insatiable voyageur, il s'affranchit progressivement des conventions du genre pictural et met au point sa propre technique. « Rien que ça ! »
Un parcours chronologique permet de suivre pas à pas son évolution artistique : de ses œuvres de jeunesse d’un certain réalisme topographique aux œuvres de sa maturité, plus radicales et accomplies, fascinantes expérimentations lumineuses et colorées.
LE GENIE
Alors oui, c’est agaçant, je vous l’accorde, mais je dois vous l’avouer : Turner est sans conteste un artiste surdoué. Il n’a jamais pris de cours de dessin, et pourtant à 14 ans il entre à la Royal Academy.
Si à première vue ses toiles peuvent nous sembler assez familières, pas forcément révolutionnaires, il faut les resituer dans leur époque. Nous sommes près de 100 ans avant les impressionnistes ! (Mettre une œuvre impressionniste pour imager le propos)
Ce qui va vous paraître naturel mais qui ne l’était pas à cette époque (et oui les petit tubes n’étaient pas là !) Turner sera l’un des premiers à sortir de son atelier pour peindre les paysages.
Et il va même plus loin que de sortir de son atelier puisqu’il va faire le tour de l’Europe, en tout 21 voyages pour découvrir de nouveaux horizons. L’Italie, la Suisse, l’Allemagne, la France évidemment, aussi bien en Normandie que dans les Alpes où il peindra ses premiers nuages vus de près, ou dans le Sud de la France.
Ce qui l’intéresse c’est d’expérimenter. Turner est passionné par les théories scientifiques sur la couleur, notamment la complémentarité entre les teintes chaudes et les tonalités froides pour créer une émotion.
En termes de technique, là encore c’est un pionnier. Il essaie les innovations en matière de pigments, comme le tout-nouveau jaune de chrome par exemple !
Et c’est le moment où je dois vous avouer … si jamais vous étiez sur le coup, c’est le coup de foudre ! Entre ce jaune et Turner !
Elle devient SA couleur de prédilection, même si la presse de l’époque se moquera de lui. Pourquoi ? Eh bien parce que là encore aujourd’hui ça ne nous choque pas aujourd’hui, mais à l’époque le jaune était quasi absent de la palette du peintre. C’était une couleur qui symbolisait entre autre la trahison, une couleur pauvre à laquelle on préférait l’or. Et puis franchement pour peindre un ciel et une mer, quel besoin du jaune ? Mais Turner se fiche du réalisme, ce qu’il cherche c’est l’émotion, le ressenti, l’impression finalement.
D’ailleurs Monet disait de lui qu’il peignait « les yeux ouverts » tellement ses toiles étaient aveuglantes de lumière.
Et là encore il innove. Au lieu de peindre sur des toiles sombres comme ça se faisait à l’époque, Turner recouvre ses toiles de blanc. C’est révolutionnaire ! C’est le secret de son jaune éclatant. En tout 70 œuvres, dont beaucoup d’aquarelles au rendu inachevé totalement pionnier, qui annoncent évidemment l’impressionnisme …
LE MUSEE
Un lieu d’Histoire tout simplement magique…
Edifié à la fin du XIXe siècle dans le nouveau Paris d’Haussmann par Edouard André et son épouse Nélie Jacquemart, couple de grands collectionneurs, cet hôtel particulier propose la découverte d’espaces habités au XIXe siècle et d'expositions temporaires d'envergure internationale.
L’EVASION, TOUT SIMPLEMENT…
et qui n’en rêve pas en ce moment si particulier !
Les œuvres de Joseph Mallord William Turner appellent indéniablement au voyage. Ses paysages lumineux nous emmènent dans la campagne anglaise, en passant par les Alpes et la lagune vénitienne …
Merci pour ce voyage absolument splendide !
L’exposition est ouverte jusqu’au au 11 janvier 2021 au Musée Jacquemart-André de 10h à 18h, nocturne le lundi jusqu'à 20h30.
Plus d’infos : https://www.musee-jacquemart-andre.com/fr
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