Défilé Gucci : Un Aria Pour 100 Ans De Création

“En fait, le passé n’est ni transmission immobile ni répétition de l’immuable : au contraire, il implique nécessairement l’idée de mouvement. Ce n’est pas une donnée, mais un mouvement : le mouvement de variation de l’héritage qui implique des processus de transformation.”

Alessandro Michele

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A l’occasion des 100 ans de la marque italienne, son directeur artistique Alessandro Michele nous concoctait un festin stylistique haut en couleurs et en audaces. De ces moments lumineux dont il est le seul à connaitre les secrets. Mélange de bohème vintage et de sexyness non genrée, d’allures démodées et de futuristiques curiosités.

Le 15 avril dernier, le défilé avait lieu au sein de l’hôtel The Savoy, à Londres, là-même où Guccio Gucci avait officié en tant que groom à son arrivée dans la capitale anglaise en 1897.
Hommage parmi les hommages. Alessandro Michele regarde en arrière pour avancer ses pions avec subtilité. Pour lui, visiblement, le renouveau s’écrit sur le terreau de l’héritage. Le résultat ? Un chaos visuel puissant, tant expressif que symbolique. Terriblement plaisant.

Femmes et Hommes y défilent côte à côte sur un catwalk aux allures de scène. Là, un velours rouge à la Tom Ford et des “Balenciaga”empruntées à Demna Gvasalia, un esprit cavalier omniprésent — tellement Gucci —, des jeux de transparence et des looks de bourgeoises assumés, des harnais de cuir et des imprimés fleuris. Ici, un coeur anatomique pour minaudière. Un Aria joyeux en somme.

Aria, est un nom masculin signifiant “Amas de choses pêle-mêle et encombrantes” ou “Embarras”. On reconnaitra bien ici la signature de ce pirate de la mode. L’esprit vif et joueur d’un créateur dont le travail répond avec un brio infini à la culture et à la société de notre époque. Incisif et engagé, l’homme semble percevoir avant les autres ce qui se trame derrière les lignes. Puis, sans demander la permission, nous en renvoi l’écho de façon franche et déroutante.

C’est ainsi qu’il y a quelques mois, la maison décidait, sous son impulsion, de quitter le calendrier officiel pour réduire ses présentations à deux défilés par an. Pavé dans la marre à un moment où le monde s’arrêtait de tourner et révolution majeure pour la maison centenaire, qui signait alors le pacte d’un véritable renouveau.

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