Azzaro Couture, Printemps-Eté 2021
Pour cette nouvelle collection Haute Couture printemps-été 2021, c’est au photographe Txema Yeste que le créateur belge Olivier Theyskens a confié la mise en images de ses créations. Arrivé chez Azzaro il y a moins d’un an, en février 2020, le créateur nous propose ici, autour d’un court-métrage en noir et blanc à l’esthétique sophistiquée et onirique, une vision renouvelée de la maison italienne.
L’esprit est là, mais Olivier Theyskens en réinterprète les codes en les infusant de ses propres références. Cette collection appartient au domaine du rêve. Ou presque. Jeux de miroirs et de reflets. Lumières froides ou artificielles. Fonds noirs, brumeux et abstraits. Nous sommes quelque part entre le rêve et le réel.
Dans cet espace entre deux où se mêlent les impressions, deux personnages se partagent l’histoire. Un homme et une femme qui, pourtant, jamais ne se croiseront.
On retrouve ici l’emprunte du créateur belge, dont l’univers est emprunt d’un romantisme sombre, voire gothique. Néanmoins, de Loris Azzaro à Olivier Theyskens, la collection témoigne d’une influence parfaitement mesurée. Glamour et sophistication, incarnés par les créations de la Maison Azzaro depuis les années 60 et 70, restent ainsi omniprésents dans cette collection. Les robes sont classiques mais féminines, élégantes mais audacieuses, comme autant de témoins privilégiés de ce moment de l’Histoire où les femmes exploraient leur liberté nouvelle.
Tout ce qu’il y a d’emblématique, Olivier Theyskens l’adapte alors à son propre vocabulaire avec le plus grand naturel, telles ces manches volumineuses, ces basques constellées et robes manteaux ajustées, qui peuplent traditionnellement ses créations.
Les lurex métallisés sont fluides, mouvants, presque liquides. Les paillettes se muent en de minuscules écailles. Les cristaux noirs ruissellent sur le buste d’une robe et les costumes masculins oversizes avalent les corps. Ici, les trois anneaux qui incarnent la signature de la Maison se renversent pour venir orner un dos. Là, une robe de brocarts argentée vient côtoyer le bleu du ciel.
Sensuelle et intemporelle, cette collection insuffle à la Maison de Couture italienne une poétique nouvelle, certainement plus sombre, plus envoûtante, mais capable d’accompagner avec la plus grande justesse l’esprit libre et audacieux des femmes et hommes Azzaro.